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Abricots, pêches, cerises : cet été, les fruits français s'annoncent rares et chers
information fournie par Le Figaro 21/05/2021 à 16:39
Temps de lecture: 3 min

(Crédits photo : Pexels - Erik Scheel )

(Crédits photo : Pexels - Erik Scheel )

Conséquence de la vague de gel début avril, les filières professionnelles témoignent de grosses pertes de volumes sur la production française de fruits. Les légumes sont plutôt épargnés.

Les fruits d'été produits en Hexagone vont se faire plus rares, ce qui ne manquera pas d'avoir des répercussions sur leurs prix. Une conséquence directe de la « plus grande catastrophe agronomique du XXIe siècle », selon les termes de Julien Denormandie, le ministre de l'Agriculture. « Les plus concernés sont les cerises et les abricots car le gel les a touchés au stade du petit fruit. Viennent ensuite les prunes, les nectarines et les pêches, touchées dans une moindre mesure », explique Stéphanie Prat, directrice de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits, un organisme rattaché à la FNSEA, le premier syndicat agricole français.

Entre 60 et 70% de pertes pour les abricots et les cerises

« Sur l'ensemble du territoire, on devrait avoir des pertes de production situées entre 60 et 70% pour l'abricot », détaille Raphaël Martinez, qui dirige la filière nationale de Les Pêches et Abricots de France. La proportion est similaire pour les cerises. En revanche, les pêches notamment résistent mieux au gel, ce qui, d'après les estimations actuelles, a permis de contenir les pertes autour de 30% au niveau national. Côté légumes, si la météo actuelle ne favorise pas la croissance et la consommation des asperges, le gel n'y est pour rien. « Le cycle de production des légumes est beaucoup plus court. L'impact du gel, c'est surtout pour les fruits » explique Jérôme Desmettre, président du syndicat des grossistes du marché de Rungis.

Alors, pour les consommateurs attachés à manger français, il faudra peut-être miser sur le plat et sauter le dessert. D'autant que le gel, qui a touché toute l'Europe, aura un impact sur la production au-delà des frontières, ce qui devrait faire grimper les prix. « On sait qu'avec les pertes les prix seront élevés, même s'il est impossible de donner leur montant exact qui va dépendre de l'offre et de la demande. Il y aura des variations. On le voit actuellement avec les prix qui se pratiquent sur les produits espagnols qui arrivent sur le marché et qui sont chers », analyse Raphaël Martinez. « Il est impossible de chiffrer la hausse car il y a beaucoup d'intermédiaires , corrobore Stéphanie Prat. On espère seulement que la distribution n'appliquera pas des marges trop importantes pour que l'augmentation du prix ne soit pas trop importante pour le consommateur. »

Pour les produits qui atterriront sur les étals, pas d'inquiétude en revanche à avoir au niveau du goût. « Le gel brûle les fleurs mais ce qui fait la qualité des fruits, c'est le soleil », expédie Jérôme Desmettre. Mais, si les produits répondent à une réglementation stricte, leur aspect visuel pourrait être un peu chamboulé. « Quand le noyau a été touché par le gel, cela joue sur la croissance et l'apparence du fruit , explique Raphaël Martinez. On risque par exemple d'avoir beaucoup de noyaux fendus

Une nouvelle qui ne plaide pas pour la souveraineté alimentaire

En tout état de cause, il n'y aura pas de pénurie sur les étals, grâce à un recours accru aux importations. La nouvelle ne devrait pas réjouir les décideurs français, alors que le président de la République Emmanuel Macron a assisté cette semaine à un colloque sur la souveraineté alimentaire du pays. La France importe déjà 60% de ses fruits et 40% de ses légumes en temps normal, comme l'a rappelé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, au JDD en préalable à ce colloque.

« Depuis trente ans, la production de fruits et légumes diminue en France alors qu'elle augmente du côté de l'Espagne , constate Jérôme Desmettre. Du coup, quand on a du gel en France, la conséquence est plus pour le producteur que pour le consommateur. » D'autant que si l'Espagne a aussi souffert du gel, quoique moins que la France, le pays est surproducteur. « On va travailler avec les producteurs Français qui auront de la production. Et pour le reste on se tournera notamment vers l'Espagne », poursuit le grossiste.

« On appelle à la solidarité pour que les produits français présents ne restent pas sur le carreau , déclare Stéphanie Prat. Il faut que ces importations supplémentaires restent ponctuelles, car perdre un marché va vite, le reconquérir est toujours plus long. Il est important pour cela que les consommateurs soient acteurs. » « Rungis va chercher là où on produit, pour apporter là où on consomme , lâche toutefois Jerôme Desmettre. Y compris s'il faut aller loin! »

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